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Ce que cache le Grand Reset

« Bienvenue en 2030. Je ne possède rien, je n'ai pas de vie privée, et la vie n'a jamais été aussi belle. »

- Tweet du World Economic Forum,12 janvier 2017


Grand Remplacement, Grand Réchauffement et Grand Confinement sont les trois mamelles du Great Reset annoncé comme thème du 51ème sommet annuel du World Economic Forum (ayant de 1971 à 1987 porté le nom de Symposium européen du management et plus connu sous celui de "Forum de Davos") qui réunira en janvier prochain patrons de grandes entreprises, gouvernants de la "communauté internationale", directeurs de banque centrale et responsables du FMI. C'est dans une déclaration du 3 juin dernier que cette institution, dépourvue de tout mandat politique, a appelé tous les dirigeants du monde à "penser le monde d’après" sans renouveler les erreurs commises ces dernières décennies.


Quelles peuvent être ces erreurs ? le libéral-capitalisme aura combiné depuis quarante-cinq ans l'importation criminogène de masses sous-prolétaires, l'hygiénisme stérilisant (conséquence de la conquête de l'hégémonie par le secteur tertiaire autant que réponse à la promiscuité de la décadence des mœurs et de l'incivisme multiculturel) avec un retour implicite au culte de la déesse-mère Gaïa – que l'on pourrait qualifier de nihilisme naturaliste. Ces principes seront-ils remis en cause ? l'oligarchie cosmopolite, revenue de ses illusions, proclamera-t-elle le droit des peuples à l'enracinement (Simone Weil), celui de combattre la maladie sans suspendre la vie et celui de l'humanité à ne pas se sacrifier sur l'autel d'une Nature déifiée, hybride monstrueux d'Isis, Pachamama et Kali, qui tient plus de la Chose informe selon Carpenter que de l'harmonieuse Déméter ? En vérité, les pyromanes qui ont mis le feu à notre maison (Jean-Paul Deléage) se font pompiers sans s'être guéris ; les têtes pensantes du Great Reset font penser à un gendarme Lamare qui serait passé aux aveux et à qui l'on aurait pas pour autant retiré l'enquête sur les meurtres de l'Oise.


L'effroi légitime devant le ravage d'une civilisation paysanne millénaire fut tournée en dérision par la propagande industrialiste d'après-guerre : en France, le regroupement niveleur des parcelles résulta de la "loi complémentaire d'orientation agricole" voulue par le gaullisme, qui fit basculer labourage et pâturage dans l'enfer productiviste et importateur (la Politique Agricole dite Commune s’inscrivant elle-même dans l'ordre libre-échangiste auquel Bruxelles est soumise par principe et qui conduit par exemple à l'importation en France de viande bovine et de lait latino-américains), la mécanisation forcée entraînant le surendettement "d'exploitants agricoles" chaque jour davantage sollicités par un travail de bureau, de comptabilité, de maintenance et d'écran – au détriment de leurs troupeaux et de leurs champs. Dans le même temps, les hauts fonctionnaires gaullistes en charge de la politique économique, aux prises avec un mouvement poujadiste qui luttait contre le fiscalisme et l'implantation des premières grandes surfaces, ne combattirent pas l'inflation par souci de l'intérêt général mais pour éradiquer une classe sociale indépendante et contestataire. Loyal exécutant des feuilles de routes atlantistes, De Gaulle remembra la campagne et démembra le petit commerce tout en jouant à la fois le chantre de la France villageoise et le champion des petites gens, des braves gens contre Washington et les notables ou "notoires" américanophiles.


Le pouvoir de droite accomplissant le projet pervers des Physiocrates, l'opposition de gauche reprit le discours nostalgique et incapacitant du romantisme : les préoccupations environnementalistes ne pouvaient trouver de réponse que dans une science écologique fidèle à la sociologie conservatrice de Frédéric Le Play – celle des structures familiales, du corporatisme et de l'économie sociale. Une fois les mots vidés de leur substance, il ne restait plus qu'une synthèse entre le vague sentimentalisme des "petits oiseaux" et l'expertise comptable des "ressources naturelles" ; si la gauche socialiste ne manqua pas de trahir aussi cet engagement (l'espérance de 1981, symbolisée par la visite de Mitterrand au Larzac, s'effondrant sur la Côte d'Albâtre ravagée par les centrales nucléaires de Penly et de Paluel qu'inaugura Laurent Fabius) cette idéologie verte permettrait le moment venu de conformer les esprits.


Au bout de soixante ans ce moment vint, lorsque l'ancien vice-président Al Gore tourna le documentaire-catastrophe Une Vérité qui dérange et qu'entra en vigueur le protocole de Kyoto ; alors accéda au rang de discours dominant ce panthéisme sécularisé où le gynocentrisme avorteur de pseudo-guerrières amazones (du MLF aux Femen) voisine sans difficulté avec l'antispécisme et la climatomancie (Benoît Rittaud) des marches contre l'élévation des moyennes de température (nouvelles danses de la pluie). Un syntagme aussi creux et fumeux que celui de "racisme environnemental" donne matière à "l'intersection" de ces luttes parallèles : la "génération climat" fusionnant avec la "génération Adama", l'étouffement de George Floyd rejoignant celui de l'écosystème asphyxié – sur fond de fascination compassionnelle petite-bourgeoise pour le criminel décédé lors de son interpellation en raison d'un état de santé prématurément dégradé par ses activités. Loin de toute interrogation sur le second principe de la thermodynamique (loi de l'entropie), la préservation des terroirs, la sauvegarde des patrimoines ou la "sobriété heureuse", cette passion triste relève chez la jeunesse dorée, citadine et déracinée, d'une dépendance puérile à la nanotechnologie communicationnelle, à l’obsolescence programmée et à un consumérisme exotisant (commerce prétendu équitable) dont, en guise d'icône, l'autiste Asperger de grande famille social-démocrate Greta Thunberg est la dagyde maléfique.


Comment expliquer cette synthèse improbable entre ambition prométhéenne et pulsion de mort par abandon sacrificiel aux fauves de la jungle primordiale ? il s'agit, selon Rittaud, d'une théologie impolitique : l'homme est bien un dieu tout-puissant mais indigne de sa puissance, lui dont la révolution industrielle est le Péché originel, la fonte des glaces et la montée des eaux induite le Déluge et la catastrophe climatique à venir, l'Apocalypse. La crise démographique humaine pour sa part, comme "phénomène exponentiel" relève de la terreur sacrée, un mystère attestant de notre indignité face au monde fini, un problème qu'il ne faut donc surtout pas réguler (au risque d'altérer l'unité de l'espèce en distinguant, sous cet angle démographique, populations exemplaires et déraisonnables). Point de récession démographique à l'horizon comme le craignent les complotistes, mais un contrôle renforcé de masses d'autant plus manipulables que soumises par leur nombre à une concurrence absolue dans tous les domaines (logement, travail). Ce mythe absurde une fois effondré devrait lui succéder un récit-concept tel que l'Anthropocène (Andreas Malm), "ère géologique, en temps accéléré, des nuisances humaines".


Il y a dans ces prétentions à sauver "la planète" (soit la Terre sans peuples ni cités ni frontières, terre battue du village global) un renouveau du délire anthropocentrique qui, tout en tenant l'homme réel (héritier, différencié, libre par la conscience de ses limites) pour un parasite, fait de l'homme selon l'idéal progressiste (sujet auto-fondé, métis, transgenre, augmenté, natif de nulle part et citoyen du monde, appelé à l'immortalité par régénération cellulaire) le sauveur de son écosystème en péril. Toute montagne totalitaire accouche d'un rat baptisé "homme nouveau" – en novlangue volapüke intégrée du Great Reset : "humanité redéfinie". Il n'y a plus « la terre et les morts » de Maurice Barrès, soit la prise de conscience d'un déterminisme, mais l'arraisonemment (Martin Heidegger), toujours prométhéen et cartésien, newtonien, de la Création, par des vivants qui intentent aux morts un procès en écocide, après les multiples poursuites de nos ancêtres au tribunal de la postérité pour suprémacisme blanc et phallocrate.


Si la libre-circulation des capitaux et des marchandises fait dans ce cadre l'objet de timides critiques anticapitalistes confondant liberté d'entreprendre et spéculation financière, celle des hommes ne pose aucun problème – la théorie subversive des nouveaux sujets révolutionnaires appelés à remplacer sur les barricades l'Européen repu se combinant avec le mythe encyclopédiste du "bon sauvage" censé nous révéler le mystère enfoui d'une force chthonienne dont la civilisation classique (et non le déracinement) nous avait dépossédés. Négrier et génocidaire, exterminateur de femmes (féminicide), massacreur de la Nature (écocide), l'homme occidental enraciné se trouve, sous ce paradigme millénariste, prié de se laisser nettoyer ou de s'effacer. La pureté des Khmers verts est trine et cette pureté recoupe à merveille l'ordure cosmopolitique, c'est la triplette Joly-Cochet-Jadot : antimilitarisme, coup d'arrêt à la natalité occidentale pour faire de la place aux populations migrantes dont le dynamisme démographique ne saurait faire l'objet par l'ancienne puissance coloniale de la moindre critique, vaccination obligatoire.


L'appel du 3 juin 2020, lancé à l'issue d'une pré-réunion "en distanciel" fut entre autres le fait du Prince de Galles et de la directrice du FMI ; on y lit que "le sommet se tiendra à la fois en présentiel et virtuellement, et mettra en relation les principaux dirigeants gouvernementaux et les chefs d’entreprises à Davos avec un réseau mondial de participants présents dans 400 villes du monde entier pour un dialogue tourné vers l'avenir et animé par la jeune génération". Les interminables déclarations des divers intervenants dégoulinent de guimauve larmoyante sur les ours polaires et les incendies de forêt : on déplore à la fois le caractère insoutenable de l'activité humaine et l'explosion de la pauvreté, des inégalités, le ralentissement des activités, la diminution des bras, l'augmentation exponentielle du chômage et de la dette, le défaut d'accès à l'énergie ou aux ressources ; on valide la théorie de l'anthropocène en s'étendant à loisir sur l'émission de carbone, les gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique. L'honneur d'annoncer le Great Reset en tant que tel revint au prince Charles mais l'autorité morale du forum reste son président-fondateur, Klaus Schwab, ingénieur et économiste allemand, membre du conseil international du Centre Peres pour la paix et ancien membre du comité de pilotage du Groupe Bilderberg. Fils d'un patron "d'une entreprise importante" du Bade-Wurtemberg, Klaus Schwab est persuadé que les recettes du management peuvent s'appliquer à d'autres domaines que l'entreprise, suivant ce qu'il appelle "les 3 B – Bounding, Binding, Building", soient "créer un cadre, puis un engagement et enfin un plan d'action conjoint et constructif". L'homme de Davos (Samuel Huntington), ce modèle achevé de la "superclasse mondiale" est un type anthropologique en proie à une psychopathologie du pouvoir qu'entend soigner son créateur et serviteur, raison pour laquelle Schwab a été récemment surnommé "l'homme des hommes de Davos" (Charles Sannat) : le Great Reset constitue un saut qualitatif sans précédent depuis 1971, le Grand Bond en avant de la "davocratie directe" (Renaud Camus), ce gouvernement par Davos, sans intermédiaire, pour l'instauration définitive du totalitarisme libéral. Pour l'anecdote, la fille de l'homme des hommes, Nicole Schwab, est cofondatrice du Gender Equality Project, qui encourage les entreprises à favoriser la diversité.


Il va de soi que les cochons de payants, les pauvres puants et polluants, sont aux yeux de cette ploutocratie les parasites, non pas seulement des "inutiles" mais des nuisibles qui doivent remettre leur sort aux "utiles", aux "œufs d'or", aux winners, aux "dieux" (Yuval Noah Harari dans Homo Deus, dont les thèses sont vulgarisées auprès du public francophone par l'urologue Laurent Alexandre) qui ont certes beaucoup failli ces dernières décennies mais dont la supériorité intrinsèque doit nous démontrer qu'ils restent les seuls à même de régler les problèmes qu'ils laissèrent se produire quand ils ne les causèrent point : pour paraphraser Hölderlin, ceux qui ont installé le péril doivent croître pour nous en sauver : les peuples ne sont plus, sous ce paradigme, que des sommes de foules dont on ne demandera ni le suffrage, ni l'opinion, ni même le sentiment (sauf à coups de conventions citoyennes manipulées par des experts appointés). Pourtant, eu égard à la responsabilité de chaque groupe sociologique dans l'émission de carbone, le Gilet jaune "fumeur de clopes qui roule au diesel" (Benjamin Griveaux) est pourtant exemplaire par rapport à l'habitant parisien des aéroports qui se sent plus proche d'un New Yorkais ou d'un Berlinois que d'un Picard (Raphaël Glucksmann) – comme il est exemplaire en termes de reproduction par rapport au chef de famille maghrébin, proche-oriental ou subsaharien. En fait d'anthropocène ou même du plus juste capitalocène (Armel Campagne) on serait mieux inspiré en pointant du doigt le Davoscène (Samuel Maréchal).


Dans un livre publié en juillet dernier chez Forum Publishing par le FEM, Covid 19, the Great Reset que Schwab co-signe avec son lieutenant, le consultant financier Thierry Malleret (alias Milton Peel, passé par The Monthly Barometer, IJ Partners, Rainbow Insight, après le cabinet militaire de Jacques Chirac à Matignon, la BERD aux côtés de Jaques Attali et le cercle rapproché de l’oligarque russo-israélien Mikhaïl Fridman en qualité de chef économiste d’Alfa Bank), on apprend que la mondialisation des problèmes exige la constitution d'une gouvernance globale – sans tenir compte du fait qu'une telle entité n'aurait rien plus rien de politique, substituant au gouvernement des diverses entités collectives – qui font la spécificité diverse de l’espèce humaine – une simple gestion technique. Subordonnant toute sortie de la crise pseudo-sanitaire qui affecte l'économie à la découverte d'un vaccin fixée à 2022 (c'était avant que Robinette Biden ne se retrouve sacré Grand Géronte d'Occident par l'Internationale journaliste, avènement agrémenté par la très-médiatique réclame pour la formule du laboratoire Pfizer – rappelons que le président réélu Donald J. Trump était repris pour désinformation par la même presse servile quand il annonçait en campagne la sortie très prochaine dudit vaccin), les auteurs affirment cependant que le retour à la normale n'aura jamais lieu, usant d'une datation qui sent bon son Brave New World : "Il y aura une ère "avant le coronavirus" (av. C) et "après le coronavirus" (apr. C)... calendrier du davoscène.


Saint Covit, ton ère commence, celle d'un monde nivelé où l'art de gouverner le cède à l'administration de districts, une généralisation en haut du système bruxellois, en bas de celui des intercommunalités : fausse décentralisation, faux fédéralisme, faux principe de subsidiarité en vertu desquels les législations nationales achèveront de s'aligner, au nom de l'égalité, sur celle comprenant les plus faibles droits sociaux – contre-ruissellement dont la régionalisation initiée par les lois Deferre (1982-1983) et, à l'échelle supérieure, le processus d'intégration européiste ont déjà donné l'exemple. Le morcellement national – adaptation au format du länder, préparée sous Sarkozy par la commission Balladur et réalisée par Hollande avec la loi du 16 janvier 2015 sous des prétextes d'économie, quand la suppression des conseils généraux n'a en rien freiné l'explosion des dépenses dans la fonction publique territoriale – est une seconde étape dans la dévitalisation du tissu, après le centralisme libériste de Turgot à Debré – lequel se survit d'ailleurs par l'urbanisme démentiel, ce bubon métastatique (Maurice G. Dantec) du Grand Paris et des autres mégalopoles californomorphes. "Vont-ils reprendre, à l'imitation de Sieyès, les bâtiments d'une Néphélococcygie régionale ? Je les avertis qu'elle leur fera peut-être regretter la Néphélococcygie des départements » prédisait Charles Maurras dans un article sur "Les circonscriptions naturelles" du 13 janvier 1895. De fait, les départements français, épousant peu ou prou les anciennes limites provinciales (contrairement au plan initial en damier prévu par les libéraux constructivistes de l'Assemblée Constituante) avaient pu donner lieu en deux siècles à un enracinement républicain sur lequel pouvait s'édifier une politique de fusion mémorielle entre nos héritages monarchique et démocratique – tandis que les euro-régions sarkhollandaises forment l'espace froidement rationaliste d'un déracinement accéléré.


Dans la bonne logique bruxello-mondialiste, c'est le Vieux Monde qui sert de champ expérimental aux folies babéliques, comme il servait encore il y a peu de bouclier face à l'agression économique des communistes chinois. Sans attendre les déconfinements que la propagande promettait pour le début d'année prochaine (mais Angela Merkel n'a-t-elle pas de son côté évoqué le prolongement des mesures d'exception prises outre-Rhin jusqu'à la mi-mars ?), la présidente de la Banque centrale européenne vient d'annoncer le lancement d’une enquête d’opinion concernant l’émission d’un euro numérique (MBDC) que gérerait une blockchain. Aux dernières nouvelles, cette devise devrait entrer en circulation d'ici deux à quatre ans : la décision était déjà prise au moment où l'on sollicitait la consultation ; le choix n'appartiendra point aux usagers. La haute finance était au fait du projet depuis la désignation il y a un an de Benoît Cœuré à la tête de la BRI (Banque des règlements internationaux, pôle d'innovation), la banque centrale des banquiers centraux. L’euro 2.0, l'e-euro, ne serait plus seulement une monnaie destinée au prêt de confiance entre banques mais par l’ensemble des particuliers et entreprises, modifiant du tout au tout les normes régissant le domaine de la finance depuis le début des années 1990.


Transformée en banque de détail (CBDC), la BCED, absorbant une à une toutes les banques privées d'Europe – dont l'absence de renflouements et les "bonds perpétuels" auront causé la faillite – prendrait en charge le contrôle de l’inscription numérique de l’épargne des citoyens et contrôlerait la moindre transaction. Que deviendront, dans ce registre inédit, aussi bien la garantie du secret des dépenses, que la supervision du crédit, la liberté de prêt, la limitation des intérêts et des délais de remboursement ? Cœuré a récemment fait mention (article paru dans CoinDesk) de ce que les discussions internes quant à la mise en œuvre d’une “CBDC de détail” (monnaie numérique de détail) mettant au rancart la monnaie fiduciaire (billets, pièces, titres de créance etc.) étaient fort avancées. Epargne et flux financiers personnels (revenus, salaires, remboursement des mensualités de crédit etc.) une fois intégrés au système numérique global, remplaçant les vieux établissements financiers, la banque centrale aura à sa discrétion les avoirs et toutes les opérations possibles et imaginables dont ils peuvent faire l'objet (y compris les intérêts négatifs). Le citoyen ne détiendrait plus de compte bancaire, son avoir ne serait plus transférable ni convertible en liquide et confiscable à tout moment : pourquoi s'inquiéter d'une telle dématérialisation qui assure son capital contre tout piratage et lui permet d'en disposer dans l'immédiat ? s'opposant à cette mesure, n'est-on pas suspect de regretter les temps obscurs du blanchiment, du travail au noir, des trafics, des corruptions, du bank-run (retrait massif de l'épargne bancaire voire son départ sous d'autres cieux), mais aussi de la dette souveraine obérant pour l'heure l'avenir de nos enfants, cette dette que le Great Reset annulera dans son immense charité (tous ceux qui proposaient cette annulation par le passé au nom d'une politique de relance n'étaient en revanche qu'une clique de démagogues) ? Ne regrette-t-on pas même, cet odieusement sceptique, les billets et les pièces pleins de bactéries ? en fait de citoyen, le réfractaire ne serait plus que le locataire de son existence, pseudo-sédentaire expulsable à toute heure du jour ou de la nuit, dont le comportement social fera l'objet d'une constante évaluation par les logiciels de la Silicon Valley, laquelle devrait être logiquement remerciée par l'octroi d'un pourcentage sur chaque e-transaction. Bienvenue à GATT-Data !


Christine Lagarde avait parlé de la spoliation des épargnants chypriotes comme d'une source d'inspiration. Dans l'intervalle, les instances gouvernementales (que le confinement préserve jusqu'à nouvel ordre de l'épreuve électorale) n'auront plus pour mission que d'orienter les campagnes de presse relayant les sommations davocratiques et de céder à la découpe le patrimoine matériel voire immatériel, pour le plus grand plaisir des magnats. L'on se demandait comment l'aggravation des disparités économiques au sein de l'Union dite européenne et la distorsion de plus en plus grande entre les différentes aires de marché rendant inviable l'uniformité monétaire, se trouveraient surmontées ? eh bien, tout simplement par le passage du plouto-étatisme (libre-échangisme en haut, socialisme fiscaliste en bas) au collectivisme GAFAcratique,


Plus de jeudis noirs, rien que des Black Fridays à volonté pour le post-citoyen affranchi de toute obligation politique et pouvant consacrer sa vie au cycle perpétuel de la production et de la consommation ; pour ce faire, la banque centrale verserait à chacun, sur son e-compte du système simplifié (plus de compte particulier donc plus de virement ni de changement d'un établissement à l'autre), une "contribution à la relance économique" dont elle surveillerait par le biais de son Fisc euro-mondial l'emploi de chaque unité, évidemment destinée aux productions des multinationales. Si la panoptique benthamienne (contrôle social inter-individuel, la police de la pensée s'exerçant bénévolement au travail voire à domicile vis-à-vis de quiconque entend seulement critiquer les lois liberticides, scélérates ou mémorielles, la parole publique des dissidents courageux étant censurée par les ligues de vertuisme idéologique) a fait ses preuves, rien n'interdit de la compléter par la mise sous surveillance informatique universelle : la technologie de pointe développée à cet égard par Tel-Aviv dans un contexte de fièvre obsidionale a été usitée avec succès par Pékin sur ses propres populations. Nous ne sommes plus qu'à un horodateur près de la dystopie dépeinte dans Time Out, où le pouvoir éco[logique ou nomique ?] - policier accorde suivant son bon plaisir un capital temporel restreint ou étendu, l'espérance de vie moyenne devenant le critère principal de distinction entre pauvres et riches de demain.


La raison pour laquelle on ne peut parler de redémarrage mais bien d'une réinitialisation, c'est qu'il s'agit de tabula rasa : on escompte que la distanciation physique dite sociale aura causé un bouleversement d'ordre anthropologique nécessitant d'accélérer, en même temps que la digitalisation de la consommation (e-commerce) l'automatisation, la robotisation, l'informatisation dans la plupart des entreprises (le livre prévoit 80% des emplois automatisés d'ici quinze ans) ; on prétend regretter que l'imperium technologique acquis à cette occasion ne fasse davantage – contre toute nécessité politique et sociale – pencher la balance en faveur du capital contre le travail (il faut semble-t-il que tout change pour que ce point essentiel ne change en rien) :

  • « Jusqu’à 86 % des emplois dans la restauration, 75 % des emplois dans le commerce de détail et 59 % des emplois dans le divertissement pourraient être automatisés d’ici à 2035. »

  • « Jusqu’à 75 % des restaurants indépendants pourraient ne pas survivre aux verrouillages et aux mesures de distanciation sociale ultérieures. »

  • « Aucune industrie ou entreprise ne sera épargnée. »

Si la "tyrannie de la croissance du PIB" aura vécu, ce ne sera point pour lui substituer le Bonheur National Brut (lequel comprend pour critères l'économie, l'environnement, la santé physique, la santeé mentale, le bien-être au travail, le bien-être social et la santé politique) cher au royaume du Bouthan depuis 1972 : "la fiscalité augmentera" comme le contrôle public des entreprises privées, justifiés par la perpétuation d'une économie de guerre confondant l'Arrière et le Front, les civils et les mobilisés (tous engagés dans l'armée de supplétifs d'une pan-économie régie par le Droit et le Marché) – on en revient au modèle maoïste et au stade suprême d'une mondialisation définie comme "l'alliance entre Wall Street, Walmart et le Parti communiste chinois" (Jean-Michel Quatrepoint). Les sanctions prévues dissuaderont chaque membre de la chaîne – du patron à l'employé – d'opposer la résistance. Les hautes sphères de la finance ont anticipé les modifications d'ampleur, annonçant certains désinvestissements dans le domaine des extractions d’énergie fossile qui obligeront les groupes pétroliers. Si l’américain ExxonMobil rue dans les brancards, ses homologues européens semblent prendre leur parti de la transition énergétique : lors de la dernière assemblée générale du groupe Total, il a été déclaré "qu'en tant qu’entreprise européenne, [nous] soutiendr[ons] activement les politiques de neutralité carbone, y compris les politiques de tarifications du carbone." Les géants du numérique, apôtres de la virtualité, ne pouvaient qu'accéder aux exigences de dématérialisation : Google vient d'annoncer qu’il ne développera plus les outils d’intelligence artificielle (IA) servant à l’extraction pétrolifère et gazière. Les Accords de Paris, où Joe Biden souhaitait apposer derechef la signature des Etats-Unis, nous contraignent à réduire de 5% nos émissions de gaz à effet de serre tous les ans pendant trente ans, et, pour satisfaire au cahier des charges, il faudra réduire nos activités dans le même ordre de grandeur chaque année. 5% d’émission en moins équivaut à 4 à 5% de contraction du PIB même en y intégrant une part d’efficacité énergétique.


Le totalitarisme dénichant depuis 1917 ses meilleurs miliciens dans une jeunesse abêtie et ensauvagée, Schwab & Malleret/Peel ne se cachent pas de recourir au fanatisme téléguidé de la génération digitale pour l'encourager à défendre le refroidissement climatique, le revenu de base (prime à l'oisiveté), l'égalitarisme sexuel et les droits LGBTQ, contre les Etats-Nations, le travail, le mérite, le sens de l'effort et de la discipline, la répression des pulsions aliénantes, le respect des anciens, le partage fonctionnel des tâches dans les sociétés équilibrées (par définition rebelles aux changement continu) ; en somme, le modèle de l'individualisme des masses (Martin Heidegger) devra triompher de tous les altruismes communautaires (entachés d'une culture patriarcale millénaire nuisible à tous les êtres, comme l'affirmait Antonio Guterres dans un tweet postérieur à la pré-réunion de juin) :

« Avec le confinement, notre attachement à nos proches s’est renforcé, avec un sentiment renouvelé d’appréciation pour tous ceux que nous aimons : la famille et les amis. Mais le côté sombre à cela est le déclenchement d’une montée des sentiments patriotiques et nationalistes, avec des considérations religieuses et ethniques troublantes. En fin de compte, ce mélange toxique a fait ressortir le pire de nous-mêmes en tant que groupe social. »

Evoquant le délabrement de la santé psychique par le régime de quarantaine généralisée, les auteurs laissent entendre qu'une psychiatrisation de masse n'est point à exclure : l'opposition militante au despotisme réinitialisateur et la ponérologie politique entraîneront-elles l'internement stalinien des dissidents ? complétant Aldoux Huxley par George Orwell, les auteurs se félicitent en tout cas du Big Brother enfin réalisé par "la combinaison de l’intelligence artificielle (IA), de l’Internet des objets (IoT) et des capteurs et de la technologie portable" en vue d'assurer le bien-être des populations soumises à un système de santé lui-même fondé sur un partenariat public-privé, c'est-à-dire la loi du rendement appliquée à l'hôpital public depuis la vague reagano-thatchérienne. La numérisation des activités (gage de moindre coût) préservera notre organisme fragilisé de tout contact avec un semblable potentiellement vecteur de germes, Zoom et WhatsApp permettant de garder le contact avec nos familles, amis, camarades, professeurs et collègues.

« L’endiguement de la pandémie de coronavirus nécessit[ant] un réseau de surveillance mondial [...] la recherche des contacts a une capacité inégalée et une place quasi essentielle dans l’arsenal de lutte contre le COVID-19, tout en étant en même temps positionnée pour devenir un catalyseur de la surveillance de masse. »

Le pouvoir public ne pourra se contenter de « passer outre les droits individuels » mais liquidera la sphère intime pour nous garder en vie. Tout partisan de la Liberté sera considéré comme un danger pour lui-même et les autres. Ce pouvoir public sans frontières traitera le risque pandémique en rapport avec l'activité démographique : misère et famine en Afrique laissent prévoir une nouvelle vague qu'il n'est pas question celle-là de combattre, celle vers l'Europe – dont les autochtones demeurent néanmoins confinés.... le théorème de Cochet !


Les gouvernants souscrivent au Great Reset à mesure de leur approbation du récit médiatique officiel (Agence France-Presse, Reuters & Associated Press qui décident désormais, à la place du collège des grands électeurs, du nom du président de la République outre-Atlantique) sur la pandémie de Sars-Cov-2 (virus aussi dangereux qu'Ebola, d'origine naturelle) ; de ce projet – "le jour d'après" dans le jargon post-apocalytique macronien – la Commission de Bruxelles est le principal metteur en œuvre (via le Green Deal) avec les pays du Commonwealth (axe Trudeau-Arden).


A l'heure où nous écrivons ces lignes, on ne sait encore si l'Amérique s'alignera ou si la Révolution isolationniste du président Trump triomphera de la tentative de putsch en cours pour endiguer la nouvelle vague mondialiste. En France, les "états d’urgence" se succèdent pour faire de la vie un jour sans pain ; l’interdiction de manifester dure depuis huit mois, soit la plus longue suspension d’un de nos droits les plus fondamentaux depuis l’Occupation ; cinquante conseils de sécurité ont eu lieu depuis janvier (contre un à deux par an depuis 1906), permettant à l'Exécutif de disposer de pouvoirs d'exception sans être tenu par l'article 16 de la Constitution. Nos libertés ont été foulées sans aucun débat parlementaire, des centaines de milliers d’emplois et des dizaines de milliers d’entrepreneurs sont sacrifiés avec le modèle de la "monnaie-dette" sur l'autel de la monnaie-data.

La Déclaration du 26 août 1789 porte (dispositions remises en vigueur par le préambule de la Constitution du 4 octobre 1958), dans ses articles 2, 5, 12 & 17 :

  • Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression.

  • La loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société.

  • La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux à qui elle est confiée.

  • La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.

Il s'agit aujourd'hui de faire front contre l’extension du paupérisme, l'esclavage réel pour crypto-dette sous couvert de redistribution, la terreur pathogène et la victoire potentielle des robots sur les patries charnelles. L'économie de l'usage et de l'abonnement asservit, dans le cadre d'un évergétisme sans âme parce que multinational ; l'économie de travail, base de tout capital, s'il est le fait d'une main-d’œuvre de qualité, a raison de tous les obstacles. Aussi, nul besoin pour la France de se mettre à "l'heure zéro" de Ludwig Erhard (lundi 21 juin 1948) car elle n'attend rien d'un quelconque plan Marshall. Laissons aux Français leur épargne, leur Etat-Nation ; alors, ils feront l'An 01 véritablement écologique contre l'Eglise de Kyotologie (Maurice G. Dantec) et, contre tous le profitariat, véritablement social !


G.R., pour natdem.fr

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