Projet Hercule : refusons le démantèlement d'EDF !
Communiqué du Mouvement National-Démocrate
Depuis une quinzaine d’années, un conflit sourd et peu médiatisé oppose la France à la Commission européenne. L'objet de cette énième discorde ? La directive européenne 96/92/CE, datée de 1996, qui prévoit le démantèlement progressif de tous les services publics de production et de distribution d'électricité à l'échelle européenne, par l'ouverture à la concurrence et les privatisations. En France, ce projet de restructuration et de libéralisation à marche forcée se traduit notamment par le Projet Hercule. Concrètement, il s'agit d'un projet d'éclatement d'EDF en trois pôles : le pôle Bleu (nucléaire et charbon) pour l'instant épargné des privatisations à venir, le pôle Azur (hydroélectricité) prévoyant la possibilité de privatiser totalement ou partiellement nos 433 barrages hydroélectriques, et le pôle Vert qui concerne la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, qui sera lui aussi ouvert à la concurrence et aux privatisations.
Animée par ses obsessions libérales et sa volonté de démanteler les services publics européens au profit des spéculateurs financiers et des multinationales étrangères, la Commission européenne prétend que ces projets de privatisation bénéficieront in fine aux consommateurs : une promesse déjà démentie par les faits, puisque la première étape de l'ouverture à la concurrence de la fourniture d'électricité s'est d'ores et déjà traduite par une hausse de 37% des tarifs en dix ans, et bientôt par la suppression totale des tarifs réglementés pour les foyers à faibles revenus. Chacun se souvient d'ailleurs de l'explosion des tarifs de péages à l'issue de la privatisation des autoroutes françaises.
Pire : alors que la crise sanitaire de 2020 a dévoilé au grand jour l'état lamentable des capacités de résilience industrielle et économique de la France, résultats de décennies, de renoncements, de dérégulations et de délocalisations, le Projet Hercule constitue une atteinte sans précédent à notre souveraineté énergétique et donc à notre indépendance nationale. Confier la gestion de notre réseau de distribution d'électricité à des opérateurs privés, ce serait en effet prendre le risque de voir ces infrastructures d'importance stratégique passer sous la tutelle d'intérêts étrangers qui disposeraient alors d'un levier d'ingérence supplémentaire contre nos intérêts nationaux. Ce serait également renoncer à un instrument important de toute politique d'aménagement du territoire puisque, par définition, les impératifs supérieurs du service public s'opposent à la logique froide et comptable de la rentabilité immédiate et de l'intérêt à court terme propres aux opérateurs privés.
Face à cette nouvelle attaque contre nos intérêts nationaux, le Mouvement National-Démocrate :
exige l'arrêt immédiat du projet Hercule et de tous les projets analogues de démantèlement de nos services publics inspirés par la Commission européenne ;
propose la sanctuarisation constitutionnelle du monopole public en matière de production et de distribution de l'énergie ;
appelle à la désobéissance systématique à toutes les directives de l'Union Européenne qui menacent la souveraineté et l'indépendance de la France ;
propose un plan d'investissement pour le développement d'une filière nucléaire de pointe et la croissance des énergies renouvelables de nouvelle génération, notamment de la micro-hydroélectricité, afin de garantir l'autonomie énergétique de la France et de ses territoires ;
propose la création d'une instance dédiée à la prévention des ingérences étrangères en France, en particulier dans le domaine stratégique de la production et de la distribution de l'énergie.
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